Vivian Maier

Vivian Maier a vécu une vie anonyme, consacrée aux enfants dont elle avait la charge (elle était nourrice). C’est sa passion qui la rendra célèbre, et l’inscrira au panthéon des plus grandes photographes américaines du XXème siècle. Le destin voudra que des collectionneurs découvrent une œuvre photographique extraordinaire au hasard d’une vente aux enchères. L’auteur de cette œuvre ne sera identifiée que quelques jours après son décès.

Vivian Maier autoportrait

Vivian Maier autoportrait

L’enfance de Vivian Maier

Vivian est née à New York le 1er février 1926. Son père, Charles Maier était américain, d’origine autrichienne, employé dans une droguerie new yorkaise. Sa mère, Maria Joussaud était une française (des Hautes Alpes), immigrée de fraiche date, qui avait obtenue la nationalité américaine par son mariage en 1919. Vivian était la cadette de la famille, son frère, Charles William, étant né en 1920.

Le couple se sépare en 1929. Charles William est confié à la garde de ses grands-parents paternels. Vivian suit sa mère qui trouve refuge dans le Bronx, chez une amie, Jeanne Bertrand, également originaire des Hautes Alpes.

Jeanne était presque quinquagénaire en 1929. Elle était arrivée aux Etats Unis à l’âge de 12 ans. Artiste dans l’âme, elle a d’abord été une photographe réputée, (premières pages de magazines, articles élogieux). Elle a ensuite acquis une renommée comme sculptrice à New York. C’est elle qui a fait découvrir la photographie à Marie et à la petite Vivian.

Jeanne Bertrand

Jeanne Bertrand

Vivian Maier et les enfants du Champsaur

Vivian et les enfants du Champsaur

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Vivian et sa mère Marie

En 1932 (ou 1933) Marie, Jeanne et Vivian partent pour la France, à Saint Bonnet en Champsaur. Des photographies prises par Marie pendant cette période sont des témoignages de leur séjour. Jusqu’à leur retour aux Etats Unis en 1938, Vivian pourra pratiquer la langue et s’imprégner de ses origines françaises.

Vivian Maier à New York

Vivian Maier à New York

New York – Juin 1954

Dès la fin de son adolescence, Vivian sera employée comme vendeuse puis, elle sera nourrice au domicile de familles aisées.

Elle reviendra dans le Champsaur entre 1950 et 1951 pour vendre une propriété qui lui a été léguée par sa grand-tante. Elle en profitera pour rendre visite aux membres de sa famille, et au cours de longues promenades, elle prendra de nombreuses photographies, quelques soient les conditions atmosphériques

À son retour à New York, elle reprend son activité de nourrice, et avec le premier Rolleiflex, qu’elle achète en 1951, elle continue à photographier le monde qui l’entoure.

Vivian Maier à Chicago

Vivian Maier - Chicago

Chicago 1965

Après quelques mois passés en Californie, Vivian s’installe à Chicago de façon définitive en 1956. Elle entre au service de la famille Gensburg dans laquelle elle s’occupe des trois garçons : John, Lane et Matthew. Elle est bien installée, avec une chambre et une salle de bain privée qui lui sert également de chambre noire. Dès qu’elle le peut, elle part dans la rue photographier la vie quotidienne des habitants, enfants, travailleurs, riches ou pauvres, handicapés, mendiants ou marginaux.

Vivian Maier voyage

vivian Maier dans les Alpes françaises

Alpes françaises

Notre nounou photographe a fait de nombreux voyages sur le continent américain (nord et sud).

Elle prendra un congé, entre 1959 et 1960 pour faire le tour du monde : au départ de Los Angeles, elle se rendra en Thaïlande, en Inde, au Yémen, en Egypte, en Italie, puis en France. Dans les Hautes Alpes, elle parcourra à nouveau routes et chemins à bicyclette en prenant de nombreuses photographies.

Très secrète, Vivian ne dira jamais où elle est allée pendant cette période à la famille Gensburg.

Elle ne reviendra jamais en Europe mais continuera à faire de courts voyages sur le continent américain.

Retour à Chicago

Photographie couleur, cabriolet

Cabriolet Chicago

De retour à Chicago, elle reprendra son service chez les Gensburg jusqu’en 1968. (et oui, les enfants grandissent et n’ont plus besoin de nounou !) Elle restera en contact avec cette famille dans laquelle elle s’est toujours bien sentie. Les trois garçons ont gardé un excellent souvenir de leur nounou qu’ils comparaient à Mary Poppins.

C’est à cette époque que Vivian va passer à la photographie couleur. Elle achète un Kodak et un Leica 35 mm. Elle va dorénavant cesser de développer ses clichés, stockant les négatifs.

Vivian continue simultanément à exercer son métier de nourrice, allant de famille en famille. Elle arrivait dans les maisons avec des quantités impressionnantes de cartons qui contenaient ses archives. Un de ses employeurs en a compté plus de 200 !

Elle ne fréquentait plus sa famille depuis longtemps quand sa mère est décédée en 1975. Son frère l’a suivie en 1977. 

Fin de vie

Vivian finira sa carrière de nourrice en 1993, après quatre ans passés auprès de Chiara Bayleander, adolescente handicapée mentale, dont elle s’occupait avec beaucoup d’humanité.

Evidemment, la situation financière de Vivian était précaire. A la fin des années 1990, les frères Gensburg l’installent dans un appartement confortable à Rogers Park au bord du lac Michigan. Ils seront encore là, lors de son hospitalisation en décembre 2008, à la suite d’une chute. À sa sortie de l’hôpital, ils l’installent dans une maison de convalescence où elle mourra le 21 avril 2009.Ils ne se doutaient certainement pas que c’est la nécrologie qu’ils publieront dans le Chicago Tribune à la suite de son décès qui donnera un nom à l’une des plus grandes photographes du XXème siècle.

Révélation

Quand Vivian Maier est décédée, la révélation de son œuvre avait déjà débutée. En 2007, plus de 150 000 pièces avaient été saisies dans le garde-meuble que Vivian ne pouvait plus payer. Les tirages, les films, les négatifs et les pellicules en partie non développés ont été vendus aux enchères en 3 lots. Un des acquéreurs, John Maloof, eut connaissance, en revendant des tirages sur E bay, de la valeur artistique des photographies. Il a pu racheter une partie des lots des deux autres collectionneurs et commencer un vaste travail de classification, d’investigation, puis de reconnaissance.

Joihn Maloof devant son trésor

John Maloof devant le legs de Vivian Maier

Les autoportraits avaient permis à  John Maloof de donner un visage à la photographe mais il ne connaissait pas son identité. Il avait entrepris le développement et la numérisation des photographies. C’est en 2009, qu’il trouva dans un carton une enveloppe avec un nom et un prénom écrits au crayon « Vivian Maier ». En recherchant sur internet il trouva la nécrologie que les frères Gensburg venaient de publier dans le « Chicago Tribune ».

John Maloof se consacre dorénavant à la reconnaissance posthume de Vivian Maier. Il a retrouvé et interrogé des personnes qui l’avaient connue et il a pu ainsi reconstituer sa biographie.

Reconnaissance

Maloof organise une première exposition au Centre culturel de Chicago « Finding Vivian Maier » L’exposition rencontre un succès immédiat. La vie et l’œuvre de Vivian fascinent aussitôt le monde entier.

Il a publié un premier livre « Vivian Maier : street photographer », en 2011.

John Maloof a coproduit un documentaire en 2013 avec Charlie Siskel également intitulé  « Finding Vivian Maier », en français : « À la recherche de Vivian Maier ». Il relate les conditions de sa découverte et interviewe de nombreuses personnes ayant connu la photographe. Ce film a obtenu en 2015 les oscars du meilleur film documentaire. À partir de cette date, les plus grandes galeries, les plus grands musées organisent des expositions et rétrospectives « Vivian Maier » qui suscitent partout un immense enthousiasme.

Affiche du film « A la recherche de "Vivian Maier »

Affiche du film « À la recherche de Vivian Maier »

L’œuvre de Vivian Maier

C’est sans aucun doute Jeanne Bertrand qui a initié Vivian à la photographie. La qualité de ses clichés donne à penser qu’elle s’est inspirée de Lisette Model. Celle-ci donnait des cours de photographie à New York en 1952, mais il est peu probable que Vivian y ait participé. C’était une autodidacte qui visitait des galeries, consultait des magazines. La réussite de ses clichés tant en exposition qu’en composition en font une photographe de génie.
L’exposition de fin 2021, au Musée du Luxembourg à Paris, est sans doute la plus complète jamais présentée sur Vivian. Organisée par thème, elle est très pédagogique Je détaille ces thèmes dans mon article : Vivian Maier, exposition.

Hommages

Comme nous l’avons vu, dans le monde entier des expositions présentent la nounou photographe depuis la découverte de John Maloof.

Dans les Hautes Alpes l’association « Vivian Maier et le Champsaur » est très active : création de la maison de la photographie, expositions, site et présence dans tous les réseaux sociaux.

Depuis 2020, à Paris une rue du 13ème arrondissement porte le nom de Vivian Maier.

Rue Vivian Maier

Rue de Paris

Bibliographie

Divers auteurs ont publié des ouvrages au sujet de Vivian. Je vous en propose un florilège dans mon prochain article : La bibliographie de Vivian Maier.

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Henri Cartier-Bresson

Henri Cartier Bresson

Henri Cartier-Bresson

Henri Cartier-Bresson est une référence parmi les grands photographes du XXème siècle. Pionnier de la photographie humaniste, Co-fondateur de l’agence Magnum, H C-B a été un reporter engagé qui a parcouru de nombreux pays.

Photo-passions

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La jeunesse d’Henri Cartier-Bresson

Henri Cartier-Bresson est né à Chanteloup-en-Brie (Seine et Marne), le 22 août 1908.

Il est l’ainé d’une famille de 5 enfants. Fils d’industriel prospère, il reçoit une éducation bourgeoise. Cependant, n’étant pas passionné par les études, il se contentera d’un parcours secondaire au Lycée Fénelon puis au Lycée Condorcet de Paris sans parvenir à décrocher le bac, malgré plusieurs tentatives.

Après s’être intéressé à la littérature (Stendhal, Balzac), Henri se dirigera vers le dessin et la photographie. Ses parents lui offriront son premier appareil photo dès l’âge de 12 ans (un Kodak Brownie). C’est dans un camp scout qu’il fera ses premières prises de vue.

Henri Cartier-Bresson, artiste peintre

A la sortie du Lycée Condorcet, Henri s’oppose à la volonté paternelle : son père souhaite le voir entrer dans l’entreprise familiale. Il préfère se consacrer à la peinture. Ainsi il entre dans le cours d’André Lhote qu’il suivra pendant 18 mois. Il y apprendra les règles de la composition, les proportions, la théorie du nombre d’or… Pourtant, il finira par quitter ce cours qu’il trouve trop théorique.

Pendant cette période, ses rencontres avec les surréalistes : André Breton, Mark Ernst, André Pieyre de Mandiargues influenceront son œuvre.

Henri Cartier-Bresson, photographe

Si Henri Cartier-Bresson se considérait plus comme un peintre, la postérité reconnait en lui un monument de la photographie. Des dizaines d’expositions, des livres et des thèses lui ont été et lui sont encore consacrés. On l’a surnommé «l’œil du siècle», «l’œil absolu» ou le  «photographe de l’instant décisif»

C’est lors d’un voyage en Côte d’Ivoire, en 1930, qu’il prendra ses premières photographies de reportage. Pourtant la révélation lui vint à son retour en France en 1931 en découvrant une photo du Hongrois Martin MunKacsi, publiée dans le magazine « Photographies ». Elle représentait trois jeunes africains courant vers le lac Tanganyika.

 « La seule chose qui a été une surprise complète pour moi et qui m’a amené à la photo est une image de Munkacsi. Quand j’ai vu la photographie des garçons noirs courant vers la vague, je ne pouvais pas croire qu’une telle image puisse être capturée. J’ai pris mon appareil et je suis sorti (…) Soudain, j’ai compris que la photographie pouvait saisir l’éternité, instantanément » 

Henri Cartier-Bresson, lors d’une interview.

Période surréaliste

Après cet épisode, il va errer dans les rues en saisissant des scènes de vie avec son célèbre Leica, objectif 50 mm. Cet appareil, de taille modeste, permettait de prendre des photos discrètement. Ces images pouvaient être banales  mais le traitement surréaliste appliqué par Henri Cartier-Bresson en fit de véritables œuvres d’art. Le surréalisme consiste à créer en se libérant du contrôle de la raison, par automatisme, en laissant parler l’inconscient. Henri Cartier-Bresson va photographier instantanément, spontanément. C’est à cette période qu’il prendra une de ses photos les plus célèbres : « Derrière la Gare Saint-Lazare ». On voit un homme enjamber une flaque d’eau. Cartier-Bresson a pris cette photo en glissant son appareil à travers une palissade.

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Derrière la Gare Saint-Lazare 1932

Engagement politique et période de la guerre.

Henri Cartier-Bresson s’engage clairement, dès 1936, auprès des communistes en France et à l’étranger (au Mexique, en particulier). En 1937, il épouse Eli, une danseuse javanaise célèbre, dont le nom de scène est Ratna Mohini. Avec elle, il milite pour l’indépendance de l’Indonésie.

Henri Cartier-Bresson Mexique

Voulant faire abstraction de ses origines bourgeoises, Henri se fera appeler Henri Cartier pendant cette période. Abstraction également du surréalisme pour illustrer les articles du quotidien communiste « Ce soir » avec des photos d’un réalisme dialectique !

Henri Cartier, pendant cette période va s’intéresser au cinéma, qui a un impact plus fort que la photo auprès des militants communistes. Il sera l’assistant de Renoir et participera avec lui au tournage de trois films : « La vie est à nous », « Partie de campagne », et « La règle du jeu ». Il participera en Espagne au tournage de « Victoire de la vie », film documentaire sur les conséquences des bombardements allemands et italiens sur les établissements sanitaires.

Pendant la guerre

Henri Cartier-Bresson est mobilisé dans l’armée française. Fait prisonnier, il réussira à s’évader en 1943, après deux tentatives infructueuses. Il rejoindra alors la résistance à Lyon. À la fin de la  guerre, il réalisera des films documentaires sur la libération de Paris, le village martyr d’Oradour-sur-Glane, et « Le Retour » sur le rapatriement  des prisonniers et des déportés.

Henri Cartier-Bresson continuera à voter communiste jusqu’en 1956, date de l’écrasement de la révolte hongroise par les troupes soviétiques.

Henri Cartier-Bresson Oradour sur Glane

Oradour-sur-Glane

Agence Magnum Photos

1946, les américains sont persuadés qu’Henri Cartier-Bresson n’a pas survécu à la guerre. Ils décident de lui consacrer une exposition posthume « Photographs by Henri Cartier-Bresson » au MoMA de New York. Cartier-Bresson, apprenant la nouvelle se rend aux Etats-Unis pour dire « Coucou, je suis là !» Ravi de savoir qu’une exposition « non posthume » aura quand même lieu, il participe à son organisation, ce qui retardera d’un an sa programmation.

Henri Cartier-Bresson Gandhi

Il retrouve à New York son ami Robert Capa qui lui conseille d’abandonner le surréalisme pour devenir « Photojournaliste ». Dans la foulée, ils fonderont l’agence « Magnum Photos », avec George Rodger, William Vandivert, David Seymour. C’est le magnum de champagne que les fondateurs ont ouvert pour fêter l’évènement qui a inspiré le nom de l’agence. Non, les communistes ne boivent pas que du « gros rouge » , oui, nos amis sont tous communistes!

L’agence sera une coopérative de photographes. Les statuts prévoient que les photographes restent propriétaires de leurs travaux. Ils peuvent gérer leurs négatifs alors qu’auparavant les magazines se les appropriaient. L’agence met en commun ses revenus et redistribue les bénéfices équitablement entre ses membres.

Henri Cartier-Bresson photojournaliste

Une période très riche dans la vie d’Henri Cartier-Bresson commencera avec l’agence Magnum Photos. Il se rendra aux quatre coins du monde. En Inde, il prendra une des dernières photos de Gandhi, la veille de son assassinat. Puis, en Chine, Cartier-Bresson photographiera les derniers moments du parti Kuomintang et les débuts de la République Populaire de Chine. Ensuite, il couvrira l’accès à l’indépendance de l’Indonésie. En 1954, il est le premier photographe admis en URSS. En 1958, il retournera en Chine pour couvrir le dixième anniversaire de la République Populaire. Il aura l’occasion d’apprécier les vertus de la dictature communiste, son travail étant constamment dirigé et surveillé.

Henri Cartier-Bresson Train en Inde

La renommée d’Henri Cartier-Bresson est immense. Comme lui, ses photos font le tour du monde !

Nouveau séjour au Mexique en 1963, puis Cuba, le Japon en 1965, l’Inde à nouveau en 1966. Il retourne également en URSS en 1972.

Vive la France

Henri Cartier-Bresson trouvera le temps de sillonner la France pendant un an. Il publiera un ouvrage « Vive la France » en 1970, accompagné d’ une exposition au Grand Palais.

Les éditions Braun lui commanderont une série de portraits de peintres célèbres : Picasso, Braque, Matisse, Bonnard, Rouault. Il réalise également des photos de célébrités pour des magazines ou des éditeurs (Sartre, Giacometti, Irène et Frédéric Joliot-Curie…)

Scène parisienne
Scène parisienne

Finalement, après avoir parcouru le monde pendant plusieurs décennies, il quittera l’agence Magnum Photos en 1974 pour se consacrer à son premier amour : le dessin. Dans un premier temps, il gardera des responsabilités au sein de l’agence. Puis il finira par s’en éloigner définitivement, regrettant les choix commerciaux des nouvelles générations, loin des idéaux des précurseurs.

La « Master collection »

Henri Cartier-Bresson a rencontré la photographe Martine Franck en 1966. Ils se sont mariés en 1970 et leur fille Mélanie est née en 1972. Henri aspire maintenant à une vie plus calme et sédentaire. Il se convertit au bouddhisme, adopte une philosophie « zen », pratique la méditation.

Pendant cette période il organise en outre l’archivage de ses photographies (environ 20 000 pièces).

Il va en sélectionner 385 pour constituer « La master Collection », (également nommée le « Grand jeu »). En 1973, il fait développer cette collection en 6 exemplaires par Georges Fèvre des laboratoires Picto. Cartier-Bresson retiendra pour ces photos un format de 30 x 40 cm. Il distribuera les collections dans le monde, dans des institutions : la collection Menil à Houston, la Bibliothèque Nationale de France, le Victoria et Albert Museum, l’Université des Arts à Osaka, la Fondation Henri Cartier-Bresson et la dernière depuis peu, la collection Pinault.

Henri Cartier-Bresson dessine

Henri Cartier-Bresson par Martine Franck

La Bibliothèque Nationale de France a demandé en 2021 à 5 commissaires de sélectionner des œuvres dans la « Master Collection » pour organiser l’exposition « Le grand jeu » en 5 volets. Vous pouvez en consulter les détails dans mon article : « Paris expose Henri Cartier-Bresson »

La fondation Henri Cartier-Bresson

Les 20 000 tirages archivés constitueront une base pour la Fondation Henri Cartier-Bresson.

Créée à l’initiative d’Henri C B, de Martine Franck, son épouse et de leur fille Mélanie la fondation a été reconnue d’utilité publique en 2002, avant même son ouverture. Elle montre bien sûr  les œuvres photographiques d’Henri Cartier-Bresson et de Martine Franck mais elle présente en outre des photographes anciens ou contemporains ayant une sensibilité proche de celle des fondateurs.

La fondation s’est d’abord installée dans le quartier Montparnasse. Puis elle a migré rue des Archives dans le quartier du Marais.

A noter que la Fondation HC-B accueille au moment où j’écris cet article une exposition consacrée à Eugène Atget, « Voir Paris »

Fin de vie

Henri Cartier-Bresson s’est éteint le 3 août 2004, à Montjustin dans les Alpes de Haute-Provence. C’est ici qu’il est inhumé. Son épouse repose à ses côtés (Martine Franck est décédée en 2012).

Prix, bibliographie 

Henri Cartier-Bresson a obtenu de nombreux prix tout au long de sa carrière :

  • 1959 : Prix de la Société française de photographie
  • 1967 : Prix culturel de la Société allemande de photographie
  • 1971 : Prix Nadar, pour Vive la France, éditions Laffont-Sélection
  • 1981 : Grand Prix national de la photographie
  • 1982 : Prix international de la Fondation Hasselblad
  • 1986 : Prix Novecento à Palerme
  • 2006 : Prix Nadar, pour Scrapbook, éd. Steidl

Henri Cartier-Bresson a publié de nombreux ouvrages et des auteurs divers, à son sujet. Je vous propose de les découvrir dans mon article : « La bibliographie d’ Henri Cartier-Bresson » qui inaugure notre nouvelle rubrique : Librairie.

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Eugène Atget

Eugène Atget-portrait-1890

Eugène Atget

Eugène Atget est né à Libourne le 12 février 1857, dans une famille d’artisans. Il a été élevé à Bordeaux par ses grands-parents, suite au décès prématuré de ses parents. Après des études secondaires succinctes, il travaille pendant deux ans dans une compagnie maritime, Puis il s’installe à Paris en 1878, où il débute dans un premier temps une carrière théâtrale, sans grand succès. Il n’aura pas plus de réussite par la suite dans le dessin et la peinture.

Cette période lui aura toutefois permis de rencontrer sa compagne : Valentine Delafosse-Compagnon en 1896. lors d’une tournée.

Eugène Atget, photographe

Eugène Atget -paris-sacre-coeur

Eugène Atget – Montmartre – Sacré cœur

C’est finalement dans la photographie qu’Eugène Atget fera carrière. Il  commença d’abord par la  constitution d’une collection documentaire à l’intention des peintres (paysages, arbres, plantes). Puis à partir de 1897, il se lança dans une entreprise de photographies de la ville de Paris. Sa clientèle va évoluer : amateurs d’histoire de Paris, bibliothèques, musées. Ces institutions, à cette époque constituaient des fonds photographiques documentaires. Elles lui achèteront des milliers de clichés.

Eugène Atget, documentaliste de Paris.

Eugène Atget a organisé ses photographies en cinq séries. La première, «Paysages documents» est issue de sa collection documentaire pour les peintres (paysages, arbres et plantes…). La deuxième concerne les environs de Paris. La troisième, la plus célèbre, «Paris Pittoresque» comprend 900 photographies. La quatrième série, «Art dans le Vieux Paris» inventorie des portes, des escaliers, des heurtoirs. La dernière série, intitulée «Topographie du Vieux Paris» est réalisée entre 1906 et 1915. Elle répond à une commande de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Atget photographiera systématiquement chaque arrondissement pour répondre aux besoins des fichiers topographiques. Atget travaille méthodiquement : il photographie jusqu’à épuisement d’un sujet avant d’en aborder un autre.

Je vous propose ci-dessous un diaporama avec quelques clichés. Le Musée Carnavalet possède un nombre important de ses œuvres. L’exposition « Voir Paris » lui est consacrée à la Fondation Henri Cartier Bresson. Elle vous attend du 3 juin au 19 septembre 2021 (les détails dans notre article : « Eugène Atget : Voir Paris »).

Eugène Atget, photographe méthodique.

Alors que le mouvement photographique de l’époque cherche à imiter la peinture, Atget réalise des clichés nets et détaillés. Il soigne les cadrages l’usage des lignes de fuites  et la répartition de la lumière. Il néglige les appareils modernes, légers et rapides préférant utiliser un appareil en bois, avec une chambre à soufflet, exigeant des poses longues. Eugène Atget réalise lui-même ses tirages et les classe dans des albums qu’il présente à ses clients. Jamais en noir et blanc, la teinte de ses photographies oscille du sépia au brun-violacé.

En 1920, Atget cède les négatifs de 2 621 de ses clichés à l’administration des monuments historiques pour la somme de 10 000 francs. Cette institution acquerra deux mille négatifs supplémentaires après la mort du photographe.

Au début des années 1920, Berenice Abbott et Man Ray achètent des œuvres d’ Eugène Atget. D’autres artistes célèbres feront de même (Georges Braque, Maurice Utrillo, Maurice de Vlaminck, André Derain, André Dunoyer de Segonzac…)

Eugène Atget s’est éteint le 4 août 1927, à Paris.

Postérité

Eugène Atget-photographie-de-berenice-abbott

Eugène Atget, photographié par Berenice Abbott

Bérénice Abbott publiera plusieurs ouvrages pour faire découvrir la documentation qu’Atget a constituée sur les quartiers anciens de Paris. Elle dira à son sujet :

« On se souviendra de lui comme d’un historien de l’urbanisme, d’un véritable romantique, d’un amoureux de Paris, d’un Balzac de la caméra, dont l’œuvre nous permet de tisser une vaste tapisserie de la civilisation française ».

Bérénice Abbott

C’est grâce à elle que l’œuvre d’Atget sera reconnue aux Etats Unis avant d’être vraiment reconnue en France.

Du 27 mai au 7 juin 1928, le salon indépendant de la photographie, expose des photographies d’Atget aux côtés de celles de Man Ray, Germaine Krull, Paul Outrebridge, André Kertesz. Après cette présentation, l’œuvre d’Atget devient une référence dans les milieux de l’avant-garde photographique.

Une de ses photos sera choisie par Pierre Mac Orlan pour illustrer son article « la photographie et le fantastique social  » dans la revue «Les Annales». De même, quand la revue « L’art Vivant » publie une enquête sur le thème « La photographie est-elle un art ? », c’est une photographie d’Atget qui fait la couverture.

Eugène Atget, vu par le philosophe Walter Benjamin

L’œuvre photographique d’Atget a particulièrement intéressé le philosophe Walter Benjamin. Dans son opuscule « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductivité technique », le travail photographique d’Atget fait figure de précurseur dans l’histoire de cette nouvelle discipline. Il écrit :

« Dès que l’homme est absent de la photographie, pour la première fois, la valeur d’exposition l’emporte décidément sur la valeur culturelle. L’exceptionnelle importance des clichés d’Atget qui a fixé les rues désertes de Paris autour de 1900, tient justement à ce qu’il a situé ce processus en son lieu prédestiné. On a dit à juste titre qu’il avait photographié ces rues comme on photographie le lieu d’un crime. Le lieu du crime est aussi désert. Le cliché qu’on en prend a pour but de relever des indices. Chez Atget, les photographies commencent à devenir des pièces à conviction pour le procès de l’Histoire. C’est en cela que réside leur secrète signification politique…»

Walter Benjamin

Hommages

  • Une rue de Paris porte le nom d’Eugène Atget dans le 13éme arrondissement depuis 1978,
  • En 2008, un cratère sur Mars a été baptisé Atget en son honneur.
  • À Libourne, un collège porte son nom

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Henri Le Secq

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Henri Le Secq

Jean-Louis-Henri Le Secq des Tournelles est né le 18 aout 1818 à Paris. Il est plus simplement connu sous le nom d’Henri Le Secq. Sa famille est noble (époque de la restauration). Ce n’est plus la noblesse oisive de l’ancien régime : son père, Auguste, est ingénieur des Ponts et Chaussées, professeur de mathématiques et maire de l’ancien 9ème arrondissement de Paris. (Également fondateur et président de la société de secours mutuel dans cet arrondissement).

Henri est plus intéressé par des études artistiques : entre 1835 et 1840, il étudie la sculpture dans l’atelier de James Pradier et la peinture auprès de Paul Delaroche, il y rencontrera Gustave Le Gray et Charles Nègre qui deviendront, comme lui, photographes.

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Henri le Secq et la photographie

C’est en 1848, qu’Henry Le Secq commença cette pratique.

La restauration de la cathédrale d’Amiens a été confiée à l’architecte Viollet-le-Duc en ce milieu du 19ème siècle. Il demandera des prises de vue du monument avant restauration à Henri Le Secq. Grace à la qualité de ses tirages, sa compétence sera reconnue pour les photographies de monuments historiques.

Henri le Secq et La mission héliographique.

Dans les années 1850 Prosper Mérimée est inspecteur de la commission des monuments historiques. En 1851 la commission projette de rassembler les photos des édifices sur tout le territoire français. Elle sélectionne 5 photographes : Edouard Baldus, Hippolyte Bayard, Gustave Le Gray, Henri Le Secq et Auguste Mestral. Chacun photographiera selon sa perception et sa technique les châteaux, les églises et les théâtres antiques…

Cette mission a été la première commande publique collective de l’histoire de la photographie. On la nommera plus tard «Mission héliographique». La commission achètera 258 clichés et leurs négatifs. Il s’agissait de se documenter sur les monuments en projet de restauration à une époque où la notion de patrimoine n’existait pas.

Henri Le Secq Portail de la Cathédrale de Strasbourg

Portail de la cathédrale de Strasbourg

Henri Le Secq Arcs Boutant

Arc-boutants

Henri Le Secq inventoriait en premier lieu les édifices religieux en Champagne, Alsace et Lorraine. Comme on le voit avec les exemples ci-dessus, la qualité et la précision des photographies mettent en valeur les détails de l’architecture.

La commission a apprécié le travail effectué par les 5 photographes. Elle préférera pourtant archiver les images plutôt que de les publier comme  des œuvres d’art.

La mission héliographique

Pour en savoir plus sur la mission héliographique, je vous propose cet excellent ouvrage d’Anne de Mondenard, édité en 2002 aux éditions de patrimoine : « La mission héliographique – Cinq photographes parcourent le France en 1851 »

La photographie, outil de Mémoire

Notre Dame photographiée par Henri Le Secq en 1851, avant l'édification de la flèche par Viollet Le-Duc.

Notre Dame en 1851

Ci-contre Notre-Dame en 1851, avant l’édification de la flèche par Viollet Le-Duc.

Les années 1850, marquèrent à Paris le début des travaux entrepris par Haussmann pour reconfigurer la ville. Entre 1852-1853, Henri Le Secq photographia le vieux Paris promis à la démolition et permit ainsi de garder un témoignage de ces quartiers disparus.

La photographie, expression artistique

Les photographes des années 1850 ont pu réaliser à partir de négatifs sur papier ou sur verre, des tirages aux belles tonalités. La tentation de s’inspirer de l’héritage de la nature morte est forte. 

La série la plus riche et la plus cohérente de photographies de natures mortes des années 1850 est celle d’Henri Le Secq. Dans un premier temps, il pratiquera avec la technique du négatif sur papier ciré sec mise au point par Gustave Le Gray mais également avec le procédé du cyanotype. Il réalisera près de quarante clichés, qui ne seront jamais tirés en positif. Cet ensemble exceptionnel est inspiré des natures mortes hollandaises du XVIIème siècle. On y retrouve la simplicité des objets quotidiens appréciée des amateurs de peinture de l’époque.

Henri Le Secq Nature morte

Nature morte compotier

Henri Le Secq, collectionneur

Henri Le Secq était un grand collectionneur de gravures et de tableaux.

À partir de 1862 il commença, par ailleurs, à rassembler des objets de ferronnerie. Son fils (Henri, également) développera cette collection. Elle est visible aujourd’hui à Rouen au Musée Henri Le Secq des Tournelles, dans une église désaffectée. C’est un ensemble unique au monde de ferronnerie. On y trouve des éléments d’architecture : enseignes, serrures, heurtoirs. cette collection présente également des moulins à café, outils, bijoux, objets utilisés dans la couture et dans les costumes.

Henri Le Secq est décédé à Paris le 24 décembre 1882. Il repose au cimetière du Père Lachaise.

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John Herschel

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John Herschel

John Herschel est né le 7 mars 1792 à Slough en Angleterre. Il fit ses études à Cambridge à l’Université Saint John’s College à partir de 1809. Particulièrement doué, il présenta dès 1812 son premier article sur les mathématiques à la Royal Society. Il préférera toutefois consacrer sa vie à la recherche privée plutôt que de rejoindre un emploi académique. La variété de ses compétences est impressionnante.

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John Herschel, ses compétences multiples

Physique

Etudes sur le daltonisme

Recherches sur les propriétés chimiques des rayons ultraviolets.

LittératurE

Une traduction de l’Iliade.

Astronomie

Découverte de milliers d’étoiles doubles, de nébuleuses et d’amas stellaires,

Médaille d’or de la Royal Society en 1826 avec James South, pour leur catalogue répertoriant les étoiles doubles, publié en 1824.

Invention d’appareils astronomiques,

Cartographie du ciel austral à partir du cap de Bonne Espérance entre 1834 et 1838.

Photographie

Etant un chimiste accompli, John Herschel s’intéressa à la photographie dès son invention. Il fut l’initiateur des termes positif et négatif pour décrire les étapes successives du processus photographique.

Plus techniquement, il découvrit le fixateur à partir de l’action du thiosulfate de sodium. Herschel est aussi un pionnier dans l’expérimentation de la photographie sur verre. Il étudie également l’action de la lumière sur diverses solutions chimiques, (elle a un effet décolorant sur l’essence de certaines fleurs).

Le cyanotype, son invention la plus aboutie, sera présentée lors d’une conférence à la Royal Society de Londres le 16 juin 1842.

Photographie prise par John Herschel

Photographie prise par John Herschel

À Londres, la Royal Society a nommé John Herschel président en 1848 et directeur de la monnaie en 1850. À Paris, également, l’Académie des Sciences l’a accueilli en tant que membre associé en 1855.

Des raisons de santé l’obligèrent à se retirer à Collingwood à partir de 1855. Il continuera ses recherches astronomiques sur les nébuleuses et les étoiles doubles. Les ouvrages sur ses dernières études furent publiés après sa mort, survenue le 11 mai 1871.

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Gustave Le Gray

Gustave le Gray est né le 30 août 1820, à Villers le Bel, en région parisienne.

Sa famille le destinait au métier de clerc de notaire, mais se sentant plutôt une âme d’artiste, il préféra se diriger vers la peinture.

En 1842, il suit les cours de Paul Delaroche à l’ Ecole des Beaux-Arts.

Le Gray exposera ses peintures aux salons de 1848 et de 1853, sans avoir de réel succès auprès du public.

C’est dans la photographie qu’il se fera un nom.

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Gustave Le Gray

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Recherches photographiques

Sa formation artistique et sa maîtrise des techniques photographiques, (tant au niveau de la composition qu’au niveau de la lumière) permirent à Gustave Le Gray de se faire une notoriété dans le monde de la photographie du 19ème siècle.  

Mais il s’intéresse à de nouvelles techniques. En 1848 il découvre  le procédé du négatif sur papier ciré. En 1850, il met au point le négatif sur verre au collodion humide. Il ne déposera pas de brevet pour cette découverte qui se révèlera pourtant essentielle dans la photographie des trois décennies suivantes, Pendant que l’anglais Frédérick Scoot Archer finalisait la méthode du collodion humide (jusqu’à s’en voir attribuer la paternité), Le Gray continuait ses recherches pour aboutir en 1851 sur un procédé de négatif sur papier ciré sec.

La mission héliographique

En 1851, la commission des monuments historiques (animée par son inspecteur général, Prosper Mérimée), confie à 5 photographes la mission de recueillir des photos de monuments historiques sur tout le territoire. Edouard Baldus, Hippolyte Bayard, Gustave Le Gray, Henri Le Seck et Auguste Mestral vont parcourir la France. Chacun photographiera selon sa perception et sa technique les châteaux, églises, théâtres antiques…
Cette mission, qui est la première commande publique collective de l’histoire de la photographie sera nommée plus tard «  Mission héliographique ». 258 clichés et leurs négatifs seront achetés par la commission. Il s’agissait de se documenter sur les édifices devant être restaurés à l’époque où la notion de patrimoine n’existait pas.

Gustave Le gray : Château de Chenonceau

Gustave Le gray : Château de Chenonceau

Cette mission permettra à Gustave Le Gray, de mettre en œuvre ses nouveaux procédés et de prouver sa virtuosité. Il prendra jusqu’à 30 clichés par jour. Il utilisera le procédé de négatif sur papier ciré sec ainsi que Mestral, (qui voyage avec lui) et Le Secq. Baldus préfèrera le négatif papier gélatine et Bayard le négatif verre albuminé.

La commission avait confié à Le Gray un secteur allant de Paris à Poitiers. Mestral devait couvrir une zone allant d’Angoulême à Clermont Ferrand via Cahors, Albi et Perpignan ! Les deux photographes décidèrent de voyager ensemble. A partir de juillet 1851, ils iront des Châteaux de la Loire aux Pyrénées, de Carcassonne à l’Auvergne… C’est plus de 600 négatifs qui susciteront une admiration unanime à leur retour à Paris: qualité des cadrages, taille des négatifs, beauté et variété des couleurs.

La mission héliographique

Pour en savoir plus sur la mission héliographique, je vous propose cet excellent ouvrage d’Anne de Mondenard, édité en 2002 aux éditions de patrimoine : « La mission héliographique – Cinq photographes parcourent le France en 1851 »

Photographe officiel de la famille impériale

Gustave Le Gra

Gustave Le Gray : Louis Napoléon Bonaparte

Portraitiste reconnu, auteur du cliché officiel de Louis Napoléon, diffusé après le coup d’état du 2 décembre 1851, Gustave Le Gray photographiera durant l’année 1852 toutes les étapes de la marche vers l’Empire. (Ne pas confondre avec la marche de l’Empereur, mdr) Napoléon III, président de la république en 1848, puis empereur à partir de 1852, avait conscience de l’importance de la photographie dans la communication de l’époque. Le Gray devint ainsi l’auteur de la première photographie d’un chef d’état français.

Les premières années du second empire furent prospères pour Gustave Le Gray qui devint progressivement le photographe officiel de la famille impériale. Il obtint des commandes prestigieuses particulièrement en 1856, naissance du prince impérial; en 1857, inauguration du camp de Mourmelon, ou lors des déplacements de la cour (Bretagne, Normandie…)

Le camp de Châlons sur Marne

Le camp de Châlons sur Marne (Mourmelon)

C’est un véritable reportage que Gustave Le Gray effectuera lors de la mise en place du camp de Mourmelon et à son inauguration en 1857. Il parvint à saisir les personnages tout en travaillant la composition des images.

Les marines

Gustave Le Gray, Etude de nuages 1857

Gustave Le Gray, Etude de nuages 1857

Les œuvres les plus célèbres de Gustave Le Gray datent de 1856 à 1858. En Normandie, en Bretagne, puis sur la méditerranée, il réalise une série de Marines d’une grande qualité. Compte tenu des difficultés à concilier le ciel et les autres éléments du paysage avec le procédé du collodion humide, il utilise la technique des doubles tirages (deux négatifs avec des temps de pose différents) qu’il associe en les développant.

On parle au sujet de ces marines dans la Revue photographique de 1859 de « tableaux enchantés » … « Rien de plus beau que ces marines, nous avons vu des peintres de talent en admiration devant ces photographies ».

Gustave Le Gray : Bateaux quittant le Port du Havre (1856 ou 1857)

Gustave Le Gray : Bateaux quittant le Port du Havre (1856 ou 1857)

L’original de cette photographie du XIXème siècle a atteint un record de prix pour cette période 917 000 € à une vente aux enchères, pendant Les promenades photographiques de Vendôme en 2011

Un voyage sans retour

La Sicile

Malgré son talent et ses succès, Le Gray, poursuivi par ses créanciers, devra fermer son atelier en 1860. C’est la période qui est choisie par Alexandre Dumas pour se rendre en Orient. Gustave Le Gray saute sur cette opportunité et dans le bateau de l’écrivain !

Ils s’arrêteront à Palerme où les troupes de Garibaldi venaient de prendre la ville. Les compétences de Le Gray furent mises à contribution : il photographiera Palerme dévastée par la guerre. Mais c’est la célèbre photo de Giuseppe Garibaldi que  j’ai choisie pour illustrer cette période.

Dumas, décidant de rester auprès de Garibaldi, Le Gray souhaitant poursuivre sa route vers l’orient, le photographe et l’écrivain se séparèrent.

Gustave Le gray : Giuseppe Garibaldi

Gustave Le gray : Giuseppe Garibaldi

L’ Orient

Gustave Le Gray : soldat et chameau militaire Au Caire

Gustave Le Gray : soldat et chameau militaire Au Caire

La première destination de Le Gray en Orient fut la Syrie, avec un détachement de l’armée française : il faisait un reportage pour le magazine Le Monde illustré. Blessé, il s’installa à Alexandrie en 1861 (photographies d’Henri d’Artois ainsi que du prince Edouard, futur roi d’Angleterre).

Il finit par se fixer au Caire où il vivra les 20 dernières années de sa vie. Il bénéficiera de la protection d’Ismaël Pacha qui lui confiera des commandes officielles. Une splendide série sera réalisée en janvier 1867 lors d’un voyage le long du Nil avec les jeunes princes héritiers. Un poste de professeur de dessin lui est offert auprès des princes, puis aux écoles militaires du Caire. 

En 1867, l’exposition universelle de Paris accueillera les photographies du voyage sur le Nil de Gustave Le Gray, dans la section égyptienne.

Sa mort, le 29 juillet 1884, ne fera en France que l’objet d’un entrefilet dans la presse.

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La galerie nadar

La galerie Nadar vous présente 23 portraits réalisés par les photographes Nadar père et fils. Nous avons déjà eu l’occasion de rencontrer ces deux personnages dans nos articles Nadar, le premier photographe et Paul Nadar

Avant d’être photographe, Gaspard-Félix Tournachon, dit Nadar, était journaliste, éditorialiste, caricaturiste.

A partir de 1850, il entreprend pour le Musée des gloires contemporaines, la réalisation d’ une série de portraits des personnalités de son époque. Le projet était de réaliser 4 planches lithographiées pour 1 000 portraits. Une seule planche aboutira en 1854 avec 259 portraits. Il s’agit de caricatures des personnages accompagnées de biographies amusantes. Cette planche sera baptisée « le Panthéon Nadar » 

Si ce projet ne connait pas un grand succès commercial, il permet à Nadar de rencontrer des personnages illustres et de se faire un nom dans le tout-Paris de l’époque. De plus, il saisit les portraits de ses modèles en les  photographiant ce qui fait naître en lui l’intérêt pour cette nouvelle pratique.

La galerie Nadar : Félix Tournachon, dit Nadar

Les portraits de Félix Nadar et de son fils Paul

La composition des portraits de Nadar s’inspirait de la peinture : pose de trois quart, cadrage à mi-corps absence de décorum; seulement  le personnage et la lumière qui éclaire son visage et le met en valeur. Nadar recevait son hôte, la discussion s’entamait, amicale, enjouée pendant que les collaborateurs mettaient en place le matériel. Quand le modèle était à l’aise, Nadar l’installait. Il lui donnait quelques conseils, rectifiait un drapé, une attitude, ajustait le vêtement, puis opérait…

« La théorie photographique s’apprend en une heure ; les premières notions de pratique, en une journée… Ce qui ne s’apprend pas, je vais vous le dire. C’est le sentiment de la lumière, c’est l’appréciation artistique des effets produits par les jours divers et combinés. Ce qui s’apprend encore moins c’est l’intelligence morale de votre sujet. C’est ce tact rapide qui vous met en communication avec le modèle, et vous permet de donner, non pas… une indifférente reproduction plastique à la portée du dernier servant de laboratoire, mais la ressemblance la plus familière, la plus favorable, la ressemblance intime. C’est le côté psychologique de la photographie, le mot ne me semble pas trop ambitieux » Félix Nadar

La galerie Nadar

  • Galerie Nadar : Maryse Bastié
  • Galerie Nadar Marcel Proust
  • Galerie Nadar Joséphine Baker
  • Galerie Nadar Emile Zola
  • Galerie Nadar Alphonse Daudet
  • Galerie Nadar Clémenceau
  • Jules Verne
  • Eugène Delacroix
  • George Sand
  • Gustave Doré
  • Théophile Gautier
  • Galerie Nadar Victor Hugo
  • Galerie Nadar Alexandre Dumas

Galerie Nadar, les livres

Dans la Librairie de Photo-passions, on retrouve trois livres qui permettent d’en connaître plus pour les photographes Nadar. Le premier concerne Félix, les deux autres sont consacrés à Paul. Je les reprends ci-dessous:

Nadar de Stéphanie de Saint Marc

Librairie Nadar

J’ai écrit un article Félix Nadar, considéré comme le premier des photographes. Pour en savoir plus sur Félix Nadar, je vous propose la lecture de ce livre , de Stéphanie de Saint Marc, publié en septembre 2010 aux éditions Gallimard.

384 pages, format 15,7 x 22,5 cm.

L’odyssée de Paul Nadar au Turkestan

L'odyssée-de-Paul-Nadar

Je présente cet ouvrage d’Anne-Marie Bernard et de Claude Malecot dans mon article consacré à Paul Nadar. Les auteurs racontent le périple du photographe au Turkestan. Les quantités de photos de qualité qu’il a ramenées attestent qu’il a réussi les tests avec ses deux appareils : le premier Kodak à film à rouleaux et l’Express Détective.

Ouvrage relié de 274 pages, paru aux Éditions du Patrimoine en 2007, format 24 x 18 cm.

Le monde de Proust vu par Paul Nadar

Librairie Le monde e Proust

Anne-Marie Bernard et Pierre-Jean Rémy nous proposent une promenade à travers la galerie des portraits des personnages qui ont inspiré Marcel Proust pour « À la recherche du temps perdu ». Aristocrates, bourgeois, artistes, actrices, sont tous des familiers de l’écrivain. On retrouve dans cet ouvrage, 120 portraits dont 40 totalement inédits reproduits à partir des plaques tirées des archives de Paul Nadar. Les textes apportent un éclairage nouveau sur l’œuvre de l’écrivain,  du photographe et de leurs modèles.

Ouvrage relié de 158 pages, édité aux Éditions du Patrimoine en 1999, format 24 x 18 cm.

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William Henry Fox talbot

William Henry Fox Talbot , est né le 11 février 1800, à Melbury, dans le Dorset, en Angleterre .

Il fit ses études à Harrow et au Trinity College de Cambridge. Il a publié de nombreux articles dans les domaines des mathématiques, de l’astronomie et de la physique. 

Fox Talbot est à la fois mathématicien, chimiste, archéologue, linguiste… Il s’intéresse également à la politique et servira brièvement au Parlement britannique (1833 – 1834)

Mais il restera à la postérité grâce à ses découvertes sur la photographie, en particulier le calotype

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William Henry Fox Talbot

Le dessin photogénique

William Henry Fox Talbot - dessin-photogénique-

Il a publié son premier article relatif à la photographie en 1835. Il s’agit d’obtention d’images négatives : les dessins photogéniques.

« Ils consistent à déposer des objets sur une feuille de papier sensibilisé par trempage dans une solution de chlorure de sodium puis dans une solution de nitrate d’argent. Après exposition à la lumière du soleil, ces objets laissent leur empreinte en négatif, plus ou moins importante selon leur degré d’opacité. Les parties protégées restent blanches et celles qui sont exposées s’assombrissent en prenant des teintes dégradées entre le sépia et le brun foncé. »

Le calotype

En 1840, il modifia et améliora ses expériences et appela le nouveau procédé « le calotype ». Le temps d’exposition était raccourci. Il a mis au point un système de développement des négatifs en positifs (breveté en 1841).

En 1842, Talbot reçut une médaille de la British Royal Society pour ses découvertes avec le calotype.

Talbot apporta une avancée fondamentale à la photographie : la possibilité de reproduire plusieurs images positives à partir d’un négatif.

William Fox Talbot négatif
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En 1844, Talbot publia le premier livre illustré de photographies, « The pencil of Nature » (Le crayon de la nature). Cet ouvrage traitait de ses découvertes et était illustré de vingt-quatre calotypes.

Imaginant que les images argentiques ne résisteraient pas dans le temps, William Fox Talbot mit au point un système permettant l’impression d’images sur du papier d’imprimerie. Il déposa un brevet pour ce procédé en 1852. Puis il améliora cette découverte et déposa un nouveau brevet en 1858. Il l’appela « photoglyphic engraving process » : procédé de gravure photographique). Ces découvertes furent à l’origine de la photogravure moderne.

William Talbot est décédé le 17 septembre 1877 à Lacock dans le Wiltshire

Un musée porte son nom à Lacock : The Fox Talbot Museum

En 1976, L’Union Astronomique Internationale à baptisé un cratère lunaire « Talbot » en son honneur.

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Louis Daguerre,

Louis Daguerre

Louis Jacques Mandé Daguerre est né à Cormeilles-en-Parisis dans le Val-d’Oise, le 18 novembre 1787.

Il est tout d’abord peintre, puis il deviendra  un artiste de premier ordre dans l’ornementation théâtrale. Il se plaisait à peindre des paysages vaporeux, des effets de nuit, de grandes ruines. Plusieurs de ses décors sont restés célèbres  (le Soleil tournant dans Aladin ou la Lampe merveilleuse ; la Lune mobile du Songe)

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Le Diorama

En 1822, Louis Daguerre inventa, avec son associé Charles Marie Bouton, un procédé en trompe-l’œil appelé diorama. Il s’agissait de grandes fresques sur toiles translucides, peintes en trompe-l’œil et animées par des effets d’éclairage variés, qui donnaient au public l’illusion du jour et de la nuit ou de différentes conditions climatiques.

Ces spectacles connurent un grand succès jusqu’à l’incendie du diorama en 1839.

Diorama de Louis Daguerre

Diorama de Louis Daguerre

Louis Daguerre,

Inventeur du daguerréotype

En 1826, Daguerre fit la connaissance de Nicéphore Niépce par l’intermédiaire de l’ingénieur Vincent Chevalier. Malgré les réticences de Niépce à partager l’avancée de ses inventions, ils finirent par signer un contrat d’association en 1829. Niépce était parvenu à fixer des images au moyen de l’héliographie. Daguerre faisait des recherches chimiques pour améliorer le procédé (meilleure fixation des images et diminution des temps de pose).

Après le décès brutal de Nicéphore Niépce en 1833, Daguerre continua ses travaux. Il remplaça les  plaques de laiton recouverte de bitume de Judée, utilisées par Niépce, par des plaques de cuivre recouvertes d’argent qu’il sensibilisait à la vapeur d’iode.  

Il acheva la mise au point du daguerréotype en 1837. François Arago a présenté cette invention à la Chambre des députés et à l’académie des sciences en 1839.
L’Etat a racheté l’invention pour « libéraliser » sa diffusion. Louis Daguerre reçut en échange une confortable pension annuelle. Après un succès commercial d’une dizaine d’années, de nouvelles inventions permettant des tirages multiples ont peu à peu remplacé le daguerréotype.

Mémoire

Louis Daguerre est décédé le 10 juillet 1851 à Bry-sur-Marne.

A Paris, une rue porte son nom dans le 14 ème, et il est inscrit sur la Tour Eiffel, son buste est visible à l’Opéra Garnier,

A Cormeilles-en-Parisis, sa ville natale, il y a une rue Daguerre, un collège et un monument a été édifié,

Un mémorial Daguerre a été inauguré à Washington en 1890,

En 1897, Bry-sur-Marne édifie un monument à sa mémoire,

En 1935, l’ Union astronomique Internationale, donne le nom de Daguerre à un cratère lunaire.

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Nicéphore Niepce, l’inventeur de la Photographie

Nicéphore Niepce est né le 7 mars 1765 à Chalon sur Saône. Ses parents le prénomment Joseph.

Il prendra le surnom de Nicéphore, prénom grec qui signifie « Porteur de la victoire » pendant la période révolutionnaire selon certains… en 1787, selon d’autres. Il restera célèbre sous le nom de « Nicéphore Niepce ».

En 1792, il abandonne des études qui le destinaient à la prêtrise et s’engage dans l’armée révolutionnaire.Il s’installera à Nice où il se mariera avec Agnès Roméro. En 1796, ils auront un fils : Isidore.

De retour en Bourgogne, 10 ans plus tard, il se consacrera avec son frère Claude à la gestion de leurs propriétés et à diverses inventions parmi lesquelles le « Pyréolophore » premier moteur à explosion breveté en 1807, et qui ne sera jamais commercialisé.

Nicéphore Niepce

Nicéphore Niepce

La photographie

Point de vue du Gras

En 1816 Nicéphore Niepce débute ses recherches héliographiques (premier nom de la photographie). Pendant de longues années il échange avec son frère Claude (qui vit en Angleterre) de nombreux courriers dans lesquels, il détaille l’avancée de ses recherches.

En 1824, Nicéphore écrit à Claude « La réussite est complète ». C’est finalement en 1827, qu’il réalise le premier cliché. Une prise de vue, à partir de la fenêtre de sa maison de Varennes le Grand, intitulée « Point de vue du Gras« 

Nicéphore Niepce et Louis Daguerre

Il prend conscience de l’importance de son invention, mais il ne pourra pas concrétiser son projet. Ses contacts avec des scientifiques français et anglais sont sans lendemain. Il connait des précarités financières, et le décès de son frère s’ajoute à ses difficultés.

Depuis 1826, Nicéphore Niepce avait des contacts réguliers avec Louis Daguerre, mais il y avait une certaine méfiance entre les deux hommes. Ils finissent par s’associer en octobre 1829 et font avancer conjointement leurs recherches. Nicéphore Niepce ne verra jamais l’aboutissement de ses travaux : il meurt subitement dans sa maison de Varennes le Grand, le 5 juillet 1833.

Le 3 juillet 1839, François Arago présente à la chambre des Députés son rapport sur le daguerréotype. Cette communication livre le secret du procédé de Louis Daguerre. On oublie de préciser que cette invention est née quinze ans auparavant des travaux d’un autre homme : Nicéphore Niepce. 

La famille Niepce fera des démarches pressantes rétablir à son auteur la paternité de l’invention. Ils obtiendront gain de cause à la fin des années 1840.

Vers 1853, Abel Niepce, neveu de Nicéphore améliorera la technique de son oncle sous le nom d’héliogravure.

Mémoire

Chalon sur Saône sa ville natale honore bien sûr son célèbre citoyen:

Le Musée Nicéphore Niepce, Quai des Messageries : histoire de la photographie, collections uniques autour des origines de l’image, le premier appareil du monde, les héliographies de Niepce, etc.

On peut voir la maison natale de Nicéphore, rue de l’Oratoire où une plaque commémorative est déposée.

Il y a, à Chalon sur Saône, Un Lycée et une avenue Nicéphore Niepce, une rue Claude Niepce

À Varennes le Grand, on peut visiter sa maison en Juillet et en Août et un monument commémoratif est visible à la sortie sud de la ville.

À Paris, une rue porte son nom dans le 14ème arrondissement.

En Antarctique un glacier se nomme Niepce, en terre de Graham.

La statue de Nicéphore Niepce à Chalon sur Saône

Statue de Nicéphore Niepce à Chalon sur Saône

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