Gustave Le Gray

Gustave le Gray est né le 30 août 1820, à Villers le Bel, en région parisienne.

Sa famille le destinait au métier de clerc de notaire, mais se sentant plutôt une âme d’artiste, il préféra se diriger vers la peinture.

En 1842, il suit les cours de Paul Delaroche à l’ Ecole des Beaux-Arts.

Le Gray exposera ses peintures aux salons de 1848 et de 1853, sans avoir de réel succès auprès du public.

C’est dans la photographie qu’il se fera un nom.

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Gustave Le Gray

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Recherches photographiques

Sa formation artistique et sa maîtrise des techniques photographiques, (tant au niveau de la composition qu’au niveau de la lumière) permirent à Gustave Le Gray de se faire une notoriété dans le monde de la photographie du 19ème siècle.  

Mais il s’intéresse à de nouvelles techniques. En 1848 il découvre  le procédé du négatif sur papier ciré. En 1850, il met au point le négatif sur verre au collodion humide. Il ne déposera pas de brevet pour cette découverte qui se révèlera pourtant essentielle dans la photographie des trois décennies suivantes, Pendant que l’anglais Frédérick Scoot Archer finalisait la méthode du collodion humide (jusqu’à s’en voir attribuer la paternité), Le Gray continuait ses recherches pour aboutir en 1851 sur un procédé de négatif sur papier ciré sec.

La mission héliographique

En 1851, la commission des monuments historiques (animée par son inspecteur général, Prosper Mérimée), confie à 5 photographes la mission de recueillir des photos de monuments historiques sur tout le territoire. Edouard Baldus, Hippolyte Bayard, Gustave Le Gray, Henri Le Seck et Auguste Mestral vont parcourir la France. Chacun photographiera selon sa perception et sa technique les châteaux, églises, théâtres antiques…
Cette mission, qui est la première commande publique collective de l’histoire de la photographie sera nommée plus tard «  Mission héliographique ». 258 clichés et leurs négatifs seront achetés par la commission. Il s’agissait de se documenter sur les édifices devant être restaurés à l’époque où la notion de patrimoine n’existait pas.

Gustave Le gray : Château de Chenonceau

Gustave Le gray : Château de Chenonceau

Cette mission permettra à Gustave Le Gray, de mettre en œuvre ses nouveaux procédés et de prouver sa virtuosité. Il prendra jusqu’à 30 clichés par jour. Il utilisera le procédé de négatif sur papier ciré sec ainsi que Mestral, (qui voyage avec lui) et Le Secq. Baldus préfèrera le négatif papier gélatine et Bayard le négatif verre albuminé.

La commission avait confié à Le Gray un secteur allant de Paris à Poitiers. Mestral devait couvrir une zone allant d’Angoulême à Clermont Ferrand via Cahors, Albi et Perpignan ! Les deux photographes décidèrent de voyager ensemble. A partir de juillet 1851, ils iront des Châteaux de la Loire aux Pyrénées, de Carcassonne à l’Auvergne… C’est plus de 600 négatifs qui susciteront une admiration unanime à leur retour à Paris: qualité des cadrages, taille des négatifs, beauté et variété des couleurs.

La mission héliographique

Pour en savoir plus sur la mission héliographique, je vous propose cet excellent ouvrage d’Anne de Mondenard, édité en 2002 aux éditions de patrimoine : « La mission héliographique – Cinq photographes parcourent le France en 1851 »

Photographe officiel de la famille impériale

Gustave Le Gra

Gustave Le Gray : Louis Napoléon Bonaparte

Portraitiste reconnu, auteur du cliché officiel de Louis Napoléon, diffusé après le coup d’état du 2 décembre 1851, Gustave Le Gray photographiera durant l’année 1852 toutes les étapes de la marche vers l’Empire. (Ne pas confondre avec la marche de l’Empereur, mdr) Napoléon III, président de la république en 1848, puis empereur à partir de 1852, avait conscience de l’importance de la photographie dans la communication de l’époque. Le Gray devint ainsi l’auteur de la première photographie d’un chef d’état français.

Les premières années du second empire furent prospères pour Gustave Le Gray qui devint progressivement le photographe officiel de la famille impériale. Il obtint des commandes prestigieuses particulièrement en 1856, naissance du prince impérial; en 1857, inauguration du camp de Mourmelon, ou lors des déplacements de la cour (Bretagne, Normandie…)

Le camp de Châlons sur Marne

Le camp de Châlons sur Marne (Mourmelon)

C’est un véritable reportage que Gustave Le Gray effectuera lors de la mise en place du camp de Mourmelon et à son inauguration en 1857. Il parvint à saisir les personnages tout en travaillant la composition des images.

Les marines

Gustave Le Gray, Etude de nuages 1857

Gustave Le Gray, Etude de nuages 1857

Les œuvres les plus célèbres de Gustave Le Gray datent de 1856 à 1858. En Normandie, en Bretagne, puis sur la méditerranée, il réalise une série de Marines d’une grande qualité. Compte tenu des difficultés à concilier le ciel et les autres éléments du paysage avec le procédé du collodion humide, il utilise la technique des doubles tirages (deux négatifs avec des temps de pose différents) qu’il associe en les développant.

On parle au sujet de ces marines dans la Revue photographique de 1859 de « tableaux enchantés » … « Rien de plus beau que ces marines, nous avons vu des peintres de talent en admiration devant ces photographies ».

Gustave Le Gray : Bateaux quittant le Port du Havre (1856 ou 1857)

Gustave Le Gray : Bateaux quittant le Port du Havre (1856 ou 1857)

L’original de cette photographie du XIXème siècle a atteint un record de prix pour cette période 917 000 € à une vente aux enchères, pendant Les promenades photographiques de Vendôme en 2011

Un voyage sans retour

La Sicile

Malgré son talent et ses succès, Le Gray, poursuivi par ses créanciers, devra fermer son atelier en 1860. C’est la période qui est choisie par Alexandre Dumas pour se rendre en Orient. Gustave Le Gray saute sur cette opportunité et dans le bateau de l’écrivain !

Ils s’arrêteront à Palerme où les troupes de Garibaldi venaient de prendre la ville. Les compétences de Le Gray furent mises à contribution : il photographiera Palerme dévastée par la guerre. Mais c’est la célèbre photo de Giuseppe Garibaldi que  j’ai choisie pour illustrer cette période.

Dumas, décidant de rester auprès de Garibaldi, Le Gray souhaitant poursuivre sa route vers l’orient, le photographe et l’écrivain se séparèrent.

Gustave Le gray : Giuseppe Garibaldi

Gustave Le gray : Giuseppe Garibaldi

L’ Orient

Gustave Le Gray : soldat et chameau militaire Au Caire

Gustave Le Gray : soldat et chameau militaire Au Caire

La première destination de Le Gray en Orient fut la Syrie, avec un détachement de l’armée française : il faisait un reportage pour le magazine Le Monde illustré. Blessé, il s’installa à Alexandrie en 1861 (photographies d’Henri d’Artois ainsi que du prince Edouard, futur roi d’Angleterre).

Il finit par se fixer au Caire où il vivra les 20 dernières années de sa vie. Il bénéficiera de la protection d’Ismaël Pacha qui lui confiera des commandes officielles. Une splendide série sera réalisée en janvier 1867 lors d’un voyage le long du Nil avec les jeunes princes héritiers. Un poste de professeur de dessin lui est offert auprès des princes, puis aux écoles militaires du Caire. 

En 1867, l’exposition universelle de Paris accueillera les photographies du voyage sur le Nil de Gustave Le Gray, dans la section égyptienne.

Sa mort, le 29 juillet 1884, ne fera en France que l’objet d’un entrefilet dans la presse.

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