La photographie humaniste est un mouvement photographique qui a vu le jour en France dans les années 1930.
Son nom pourrait laisser penser qu’il s’agit d’un mouvement politique. En réalité, la tendance est de placer l’être humain au centre de l’œuvre, de le montrer dans sa vie quotidienne et de documenter la réalité sociale de cette époque avec une certaine forme de poésie.
Illustration © Henri Cartier-Bresson
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La photographie humaniste, un peu d’histoire
Si le mouvement est né dans les années 1930 avec de belles promesses grâce à la presse illustrée, l’édition, son élan a été stoppé par la deuxième guerre mondiale. Ce n’est que dans les années 1945 à 1960 qu’il connaîtra son essor. Il montre les personnes qui connaissent des difficultés matérielles dues aux conséquences de la guerre. Paradoxalement la paix retrouvée permet de surmonter les épreuves.
Voilà la vie quotidienne et les petits bonheurs des gens ordinaires que la photographie humaniste veut montrer. Ce mouvement sera très important, particulièrement en France.
Aux États-Unis, les photographes de l’après-guerre s’en inspireront mais ils seront plus pragmatiques. Ils préfèreront la photographie documentaire sociale et le photojournalisme. Ils montrent crument les problèmes sociaux : pauvreté, injustice, discrimination. Exit la poésie, place au réalisme.
L’influence de la photographie humaniste
Le baiser de l’Hôtel de ville 1950 © Robert Doisneau
Dans la peinture, le mouvement du réalisme social a initié les sujets populaires, chers aux photographes humanistes. Les peintres du XIXème siècle : Honoré Daumier, Gustave Courbet, Jean-François Millet, Édouard Manet ente autres, en sont les précurseurs.
Plus tard, la photographie humaniste a eu une influence importante sur la littérature, sur le cinéma, dans le photojournalisme et dans la publicité.
Un courant littéraire
On notera des collaborations entre écrivains et photographes : Aragon et Henri Cartier-Bresson : Ce soir; Jacques Prévert et Izis : Le grand bal du Printemps ; Pierre Mac Orlan et René-Jacques : La fête foraine ; Blaise Cendrars et Robert Doisneau La banlieue de Paris.
Le cinéma
L’expression Le réalisme poétique qui qualifie la photographie humaniste est empruntée au cinéma. Les films de l’époque ont les mêmes esthétiques. Flânerie dans la ville, rues sombres et pavées, personnages typés. On se souvient de la Traversée de Paris, Un singe en Hiver, Les différents Commissaires Maigret…
Le photojournalisme, la publicité
Avec la reprise, après la guerre, de nombreuses commandes ont été passées aux photographes. Le mouvement humaniste a influencé l’image à cette époque. Ils sont à la fois sollicités par la presse, l’édition, mais aussi par les institutions françaises et étrangères (ministères, commissariat du Tourisme, ONU, UNESCO, Croix-Rouge).
Je vous donne en exemple cette photo de Lucien Lorette réalisée pour une affiche de la Croix-Rouge. Il s’agit d’une jeune femme tenant son enfant dans ses bras avec en arrière plan le décor de sa maison.
Illustration : Photographie pour la Croix-Rouge © Lucien Lorette
La photographie humaniste, les grands noms
Chicago 1965 © Vivian Maier
Comme nous l’avons vu, le mouvement humaniste est avant tout français. Les représentants les plus connus sont Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Willy Ronis, Édouard Boubat, Izis, Brassaï , René-Jacques, Marc Riboud.
À l’étranger, on retiendra les noms, entre autres, d’André Kertesz, Dorothea Lange, Vivian Maier, Sabine Weiss…
Vous pouvez retrouver certains de ces photographes dans notre page Les grands noms de la photographie. Je vous promets des articles sur chacun d’entre eux dans cette rubrique.
La photographie humaniste, livres génériques
Pour finir je vous propose deux livres qui traitent du mouvement humaniste d’une manière générale. D’autres ouvrages sont disponibles consacrés à chacun des photographes. Nous les retrouvons dans la Librairie de Photo-passions.
La photographie humaniste, 1945-1968: Autour d’Izis, Boubat, Brassaï, Doisneau, Ronis…
Auteurs : Dominique Versavel, Laure Beaumont-Maillet et Françoise Denoyelle.
Autour des photographes humanistes célèbres Izis, Boubat, Brassaï, Doisneau, Ronis… plus de soixante reporters-illustrateurs méritent également d’être à l’honneur. Ils ont apporté des témoignages poignants sur la vie des Français de l’après-guerre. La Bibliothèque nationale de France conserve des œuvres de la plupart de ces auteurs, grâce au dépôt légal et à des dons généreux. Ce sont ces fonds qui sont présentés dans l’ouvrage
182 pages – Textes en français – Éditions BNF en novembre 2006 – 22.5 x 25 cm
La photographie humaniste : 1930-1960, histoire d’un mouvement en France
Auteur Marie de Thézy, avec la collaboration de Claude Nori
Le mouvement humaniste français a marqué la photographie, le cinéma et la littérature de l’ après-guerre. Les photographes avaient initié dès les années trente, cette vision du monde, entre réalisme et poésie.
Dans ce livre « collector » on retrouve l’esprit du mouvement humaniste avec des photos d’une soixantaine de photographes
239 pages – Textes en français – Éditions Contrejour – paru en janvier 1992 –
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