« Musée urbain Tony Garnier » est une nouvelle promenade lyonnaise que je vous propose à la découverte des fresques murales de la cité des « gones » nous amène dans le 8ème arrondissement. Entre l’avenue Berthelot et Vénissieux, l’avenue des Etats Unis a donné son nom à ce quartier, initié par Edouard Herriot, maire de Lyon, pour loger les ouvriers dans des « HBM : habitations bon marché » ancêtres des HLM et de l’OPAC. La municipalité a pris la décision en 1917, les travaux débutèrent en 1920 et les premiers occupants s’installèrent en 1933.
La Ville de Lyon a confié la conception et la supervision des travaux à son architecte de prédilection : Tony Garnier.
A la fin des années 1980, le Grand Lyon entreprit la réhabilitation de ses logements sociaux. Ainsi, entre 1985 et 1997, on a restauré le quartier des Etats Unis (45 bâtiments, 1 500 logements, 4 000 habitants) qui devint « la cité Tony Garnier ».
Une initiative originale et culturelle accompagnera cette réhabilitation. On demanda à la Cité de la Création la mise en œuvre de fresques monumentales sur les pignons des immeubles : ainsi naquit le Musée Urbain Tony Garnier.
Un ensemble de 25 murs peints (220 m² chacun) verra le jour. 19 s’inspirent de l’œuvre de Tony Garnier, 6 autres, parrainés par l’UNESCO furent conçus par des artistes étrangers, représentant leur vision de la cité idéale.
Dans cet article, nous parcourrons les fresques inspirées par les planches de Tony Garnier. Les œuvres réalisées sous le patronage de l’UNESCO ainsi que des réalisations voisines feront l’objet d’un autre article.
Murs peints à Lyon : la cité Tony Garnier
Le maire et l’architecte.
Edouard Herriot confia à l’architecte Tony Garnier les grands projets urbanistes du début du 20ème siècle à Lyon. On les retrouve ensemble sur une des fresques du Musée urbain Tony Garnier (détail ci-contre).
Tony Garnier, brève biographie…
Avant tout, ne pas confondre avec l’architecte parisien Charles Garnier (1825-1898) à qui l’on doit, entre autre, l’opéra qui porte son nom. Notre Garnier, Tony, est un pur lyonnais, né à la Croix Rousse en 1869. Outre le nom de famille et le métier, ils ont un autre point commun : ils ont tous les deux obtenu le grand prix de Rome en architecture. Pendant son séjour à la Villa Médicis, Tony Garnier travaille sur un projet utopique de ville moderne qu’il baptise « la cité industrielle ».
Dès son retour à Lyon en 1904, il se voit confier des travaux d’urbanisation d’abord par Victor Augagneur puis par Edouard Herriot qui accède à la mairie de Lyon en 1905, (Herriot sera maire de cette ville pendant près de 50 ans). Les projets grandioses seront très vite mis en chantier :
Grands travaux
- 1905 : La vacherie du Parc, (laiterie située au sein du Parc de la Tête d’or destinée à produire du lait pour les orphelins),
- 1906 : Abattoirs de la Mouche,
- 1909 : Hôpital Grange Blanche (aujourd’hui Hôpital Edouard Herriot),
- 1914 : Exposition universelle de Lyon (dont il reste aujourd’hui la Halle Tony Garnier)
- 1914 : Stade de Gerland
- 1917 : Cité urbaine du quartier des Etats Unis (aujourd’hui nommée la « Cité Tony Garnier »)
La guerre de 1914-1918 a beaucoup marqué Tony Garnier. Dans les années 1920, il organisera l’édification de plusieurs monuments aux morts en particulier celui qui est à l’entrée du Parc de la Tête d’or. Dans les années 1930, il finira les grands travaux entrepris avant la guerre. Il a également réalisé des constructions techniques (central téléphonique de Moncey, Usine Mercier), et pour les particuliers des villas inspirées des villas romaines avec de grands patios végétalisés qui agrémentent les lignes strictes du béton de circonstance.
Il était également professeur à l’école régionale d’architecture de Lyon fondée en 1906. En 1914, il succédera à Eugène Huguet à la direction de l’atelier de construction et y restera jusqu’à sa retraite en 1937.
Tony Garnier s’éteindra en janvier 1948, à Roquefort la Bédoule dans les Bouches du Rhône.
Le parcours…
La fresque d’accueil
Le temps de la cité
La fresque d’accueil porte le titre « Musée urbain Tony Garnier », On découvre le plan du quartier avec des repères de couleur, qui permettent aux visiteurs de se reporter aux textes du bas.
(fresque réactualisée en 2016). marque en quatre tableaux la réalisation des constructions, En haut, on reconnait les portraits d’Edouard Herriot et de Tony Garnier, le tableau du bas montre la vie de la cité contemporaine.
La cité industrielle en 1900
La cité industrielle imaginée par Tony Garnier.
Cette fresque partagée en deux, montre en haut, la vie difficile des classes modestes, en particulier pour les ouvriers. En bas, les affiches publicitaires illustrent les avancées technologiques de l’époque.
Sur cette planche, Tony Garnier a imaginé la séparation des différentes zones pour qu’elles ne se gênent pas entre elles. Les habitations d’un côté, les usines éloignées des espaces habités, les établissements sanitaires sur les collines.
Ecole Primaire
Intérieur d’une habitation
Tony Garnier intégrait dans ses projets une école dans chaque quartier. Il a imaginé des classes mixtes, ce qui était inconcevable à cette époque. La classe représentée en bas, est la reproduction d’une photo réelle datant de 1938.
Les formes sont simples, strictes, mais les espaces, largement aérés, s’ouvrent sur l’extérieur. On reconnait l’influence de son séjour à Rome.
La tour de l’horloge
Les hauts fourneaux
Devant les bâtiments administratifs, l’horloge a la particularité de compter 24 h, c’est le symbole du service au public 24h / 24. A côté de l’entrée, l’extrait d’un texte de Zola que T. Garnier admirait.
Cette fresque s’inspire d’une planche de Tony Garnier datant de 1904. On appréciera la finesse des détails, l’exactitude des perspectives. derrière les hauts fourneaux, les lignes de chemin de fer et un barrage en haut.
Services publics
Établissements sanitaires
La vue aérienne de la cité, avec ses ilôts, les uns destinés aux habitations, les autres aux services publics (salle de réunion, bibliothèque, espaces sportifs). On reconnait en bonne place la tour de l’horloge.
Les bâtiments sanitaires sont conçus en pavillons, ils sont éloignés du centre ville. Ce qui évite la prolifération des maladies vers les habitations et entre les pavillons. C’est ce principe qui sera adopté pour le futur hôpital Grange Blanche.
La gare des voyageurs
Les usines
Les voyageurs arrivent dans la cité industrielle par la gare. Elle est dominée par une grande tour. Les auvents couvrent le cheminement des piétons. Le béton permet la finesse de la structure.
On retrouve ici l’organisation en ilots des différentes activités qui permet une circulation aisée entre les bâtiments. Au premier plan, l’accès au port et les abris qui rappellent la structure de la Halle Tony Garnier.
Habitations en commun
Habitations individuelles
Les maisons collectives sont ici organisées en ilots avec des immeubles de 3 ou 4 étages maximum avec des balcons, des baies vitrées, de la végétation. C’est l’architecture qui est aujourd’hui d’actualité dans la métropole lyonnaise (un siècle plus tard !)
Les maisons individuelles sont construites en béton et en série pour diminuer les coûts et ainsi permettre au plus grand nombre d’accéder à la maison individuelle.
Conclusion
J’espère que cette promenade vous a plu. La suite de cette excursion est visible sous le lien : » La cité idéale, Musée urbain ». Nous y verrez 3 autres réalisations inspirées par l’œuvre de Tony Garnier, et 6 fresques patronnées par l’UNESCO.
Bien sûr, rien ne remplace une visite sur place. L’office du tourisme propose des visites guidées spéciales « murs peints » : visiterlyon.com, ou consulter le blog : blog-in-Lyon.fr.
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