Studio Harcourt fêtera en 2024 son 90ème anniversaire. Les frères Jacques et Jean Lacroix, patrons de presse, les photographes Cosette Harcourt et Robert Ricci sont ses fondateurs. Il a fait sa réputation grâce aux portraits artistiques en noir et blanc de personnages célèbres. Aujourd’hui Studio Harcourt Paris (son nom actuel) continue son activité dans l’esprit des fondateurs. Chacun peut se faire photographier au studio et avoir son image dans le style des portraits des célébrités du XXème siècle.
Photo-passions
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l’histoire
Quatre fondateurs sont à l’origine de Studio Harcourt. Les frères Lacroix (Jacques et Jean) sont des patrons de presse qui ont besoin de portraits de qualité pour illustrer leurs magazines. Germaine Hirschfield changera d’identité pour échapper à la persécution des juifs. Elle devient célèbre sous le nom de Cosette Harcourt. Le studio qu’elle dirigera pendant 30 ans portera son nom. Le quatrième fondateur est Robert Ricci, fils de la couturière Nina Ricci.
Dans un premier temps, le studio s’installe rue Christophe Colomb, puis successivement avenue d’Iéna, rue de la Paix, rue Royale, rue des Acacias, rue de Lisbonne, rue Jean Goujon. Depuis 2016, il réside dans un hôtel particulier du 16ème, 6 rue de Lota, sur 1 000 m²
Grâce au carnet d’adresse de Cosette le studio acquerra dès sa création une réputation dans le milieu du cinéma et de la culture. Avec un des frères Lacroix, son époux, Cosette crée un magazine nommé « Vedettes » qui utilisera les photographies du studio. Pendant la deuxième guerre mondiale, les occupants allemands et les personnalités de la collaboration sont les nouveaux clients. Les américains les remplacent à la libération.
Après guerre, la reprise
La paix revenue, le studio reprend ses activités sous la direction de Cosette Harcourt jusqu’à la fin des années 1960. C’est la période faste. En 1952 le magazine Life écrit : « Harcourt est le plus grand studio de portrait au monde, il vend du glamour et de la photographie haut de gamme »
Les premières difficultés financières apparaîtront dans les années 1980. Le ministère de la culture va racheter les fonds de photographies du studio (5 millions de négatifs accumulés de 1934 à 1991). Cette opération n’empêchera pas le dépôt de bilan de l’entreprise.
Un des anciens photographes Pierre-Anthony Allard reprend la société en 1993. En 2002, il s’associe avec Anne-Marie de Montcalm. Elle sera propriétaire de la marque, Allard en sera le directeur artistique. Puis en 2007, les difficultés financières conduiront le studio à la liquidation judiciaire.
Francis Dagnan, homme d’affaires passionné de photographie, rachète la marque et en confie la direction générale à Catherine Renard. Sous l’impulsion de ce duo, qui s’adresse à un public plus jeune, le chiffre d’affaires sera triplé en quelques années.
le style
Quand il veut se « faire tirer le portrait », le modèle doit se plier à la mise en scène du studio. Il doit accepter le « cahier des charges » :
La lumière, est produite par le fameux éclairage au tungstène hérité du cinéma des années 1930. Les spots en contre-jour, les effets moirés sur le fond et le halo enveloppant le regard contribuent à la mise en scène .
La pose, sobriété avant tout, le modèle est souvent de trois-quarts, parfois de profil, rarement de face. Le regard est généralement détourné ou levé, perdu dans le lointain. Exceptionnellement le regard peut être direct, fixé sur l’objectif.
Le cadre, l’absence de profondeur de champ, le fond neutre éliminent toute distraction du regard. Seul le sujet est important.
Le cadrage, le sujet est photographié en gros plan, plan épaule, ou plan poitrine.
Se rendre au studio c’est vivre une expérience exceptionnelle qui se termine par la remise solennelle d’une superbe boîte noire contenant la photographie, numérotée, poinçonnée, enveloppée dans du papier de soie.
François Dagnan, Président Directeur Général du Studio Harcourt, Paris« Nous sculptons pour l’éternité la beauté du tréfonds. Mais en fait de burin, de ciseau, de marteau, nous ne disposons que de la lumière. Or, la lumière, brute, clinique, ne se montre pas aussi loquace sur tous les types de visages. Aussi, les artistes du studio, doivent-ils en éprouver tous les registres, en maîtriser la grammaire, le phrasé, car, oui, photographier, c’est écrire la lumière. C’est la lumière immatérielle qui laisse l’empreinte, bien concrète, elle, livrée dans son cocon de papier de soie et son écrin griffé.
L’autre secret du studio : décontextualiser le modèle, le cadrer de près, si possible dépouillé de tout attribut distinctif, nimbé d’une lumière qui dédaigne résolument tout ce qui brille pour révéler la présence de l’être, le secret d’un esprit. Il n’y a pas un photographe en particulier, mais tout un studio, une ambiance. Sans cette ruche affairée autour du modèle, pas d’image propre à émouvoir »
Studio Harcourt Paris, aujourd’hui
Aujourd’hui le studio réside dans un bel hôtel particulier, 8, rue de Lota dans le 16ème. Il revendique 5 millions de négatifs, 3 500 000 clients dont 3 000 célébrités. Il est labélisé « Entreprise du Patrimoine Vivant ». Outre ses portraits individuels, le studio propose des portraits professionnels, des portraits de couple ou de famille. Il officie également dans la photo publicitaire et la photo d’architecture.
Le Café Harcourt
Studio Harcourt est également un musée dans lequel vous pouvez découvrir une belle collection d’appareils photo. Il organise régulièrement des expositions temporaires et vous pouvez consulter les archives. Vous pourrez déjeuner au Café Harcourt (ou dîner les vendredis et samedis), réservation conseillée. La boutique propose des objets de prestige signés Harcourt. Ils sont également disponibles en ligne en suivant le lien ci-dessous.
Pour tout savoir sur les prestations offertes par le studio, voici le lien vers leur site :
Les portraits
Je ne pouvais pas finir cet article sans l’illustrer de portraits célèbres.
J’ai choisi celui d’Edith Piaf tiré par Cosette Harcourt elle-même, en 1946 et celui contemporain de Laetitia Casta. Pour en voir plus, je vous suggère de visiter la galerie dans le site du studio ou de consulter les livres consacrés au Studio Harcourt. J’en ai sélectionné plusieurs à retrouver dans la librairie :
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