Sacha Vogue 1972 © Sacha
Expositions photographie printemps 2024 est la suite des programmes qui nous sont proposés par les photo-sites que nous suivons.
Après les expos du Musée de Nice Henri Dauman : The Manhattan darkroom et celles de la MEP printemps 2024 vous trouverez dans le présent article les menus printemps du Musée de la photographie de Charleroi et celui du Musée Niepce de Chalon sur Saône
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Expositions photographie, printemps 2024 à Charleroi
Trois expositions, un film dans la boîte noire et la présentation des travaux de jeunes photographes dans la Galerie du Soir. Voici le programme que vous pouvez découvrir au Musée de la photographie de Charleroi (Belgique) jusqu’au 26 mai 2024.
Peter KNAPP. « Mon temps »
Dans la salle n°1
Cette exposition met à l’honneur l’œuvre de Peter Knapp dont la carrière est intimement liée au magazine Elle. Hélène Lazareff qui lui a confié en 1959 la direction artistique du magazine
Pour se remettre dans le contexte, à cette époque, une nouvelle vague d’émancipation de la femme se dessine. Elle participera à cette mutation. La rédaction ouvrira ses pages à Simone de Beauvoir, Françoise Sagan ou Marguerite Duras. Peter Knapp, quant à lui va bousculer les codes de la photographie de mode. Finis les mannequins figés dans des décors de marbres blancs ; il modernisera à la fois les mises ne page, la typographie, les modes de prises de vue et les postures des sujets. Les photographies de Peter Knapp ont ouvert la voie à de nouvelles expressions graphiques. Il est indiscutablement « de son temps »
Peter Knapp, Pour Courrèges, Thoiry, 1979 © Peter Knapp
Peter Knapp est né le 5 juin 1931 à Bäretswil, en Suisse. Après avoir étudié à l’École des Arts Appliqués de Zürich (typographie, peinture, photographie, techniques d’impression…) Il s’installe à Paris en 1951 où il étudiera aux Beaux-arts.
En 1955, il est employé comme directeur artistique des Galeries Lafayette. Il réorganisera la typographie et introduira a photographie dans les annonces publicitaires.
En 1959, et jusqu’en 1966 il sera directeur artistique du magazine Elle. Ensuite, il devient photographe indépendant et travaillera entre autres pour Vogue, Stern ou le Sunday Times. Il est en même temps directeur artistique chez Courrèges et Ungaro.
Il reviendra chez Elle de 1974 à 1977.
De 1983 à 1994, il est professeur à l’Ecole Supérieure des Arts Graphiques de Paris. Peter Knapp partage aujourd’hui son temps entre New York, Paris et la Suisse où il continue la photographie et la peinture.
Thomas CHABLE « Au-dessus des nuages »
Dans la salle n°2
Thomas Chable est né en 1962 à Bruxelles. Il a suivi les cours d’Hubert Grootedaes photographe liégeois. Il vit et travaille dans la ville de Liège.
Chable a beaucoup voyagé : la France, le Mexique mais il a une prédilection pour l’Afrique. Il a suivi le fleuve Niger, traversé la Guinée, le Mali, le Niger et le Nigéria. Il a réalisé une série de photos intitulée Odeurs d’Afrique. Une autre série Brûleurs l’a amené de l’Afrique à la France et à la Belgique en passant par le Maroc, à la suite des personnes qui entrent en Europe clandestinement.
Thomas Chable enseigne aujourd’hui la photographie à l’Académie des Beaux-arts de Liège.
Thomas Chable, Chiré, Ethiopie, 2013. ©Thomas Chable
Les photographies de Thomas Chable, en noir et blanc sont empreintes de poésie. Les gris estompent les contrastes entre l’ombre et la lumière. Les personnages sont ainsi discrets et fondus dans ses clichés.
L’exposition présentent à la fois des images actuelles et des photos tirées de séries anciennes. Elles sont à découvrir comme un ouvrage de littérature du voyage.
Elliot ROSS « Seeing Animals »
Dans la salle n°3
Cette série est partie d’une question philosophique : la pensée animale est-elle tellement différente de celle des humains ? Cette question lui est venue en observant une photo de son chat : à quoi pensait-il au moment du déclic ?
Seeing animals rassemble des images qu’Elliot Ross a prises dans le monde entier. Il les présente en noir et blanc pour se différencier de la photographie animalière et il isole l’animal de son environnement. L’exposition est une véritable galerie de portraits.
Elliot Ross Animal, 2011 © Elliot Ross
Elliot Ross est né à Chicago en 1947. Il est titulaire d’un Master en Art du San Francisco Art Institut. Il partage son temps entre San Francisco et New York avec son épouse Ellen Ullman, écrivaine.
De nombreuses expositions, à travers le monde ont présenté ses œuvres, personnellement ou collectivement. La Bibliothèque Nationale de France, le Museum of fine Art de Houston, le San Francisco Museum of Modern Art, le Center for Creative Photography de l’Université de Tucson en Arizona accueillent ses clichés dans leurs collections.
Ingel VAIKLA « Papagalo, What’s The Time ? »
dans la boîte noire
Extrait de Papagalo, What’s The Time? © Ingel Vaikla
Il s’agit d’un film de 7 minutes en 16 mm transféré en vidéo HD, noir et blanc, son stéréo. Il présente des élèves du Collège Saint Paul de Bruxelles. Les bâtiments ont servi de pavillon pour la Yougoslavie à l’exposition universelle de 1958. La caméra se déplace de l’extérieur vers l’intérieur, le long des couloirs, d’un étage à l’autre en suivant les élèves. Ingel Vaikla associe l’architecture et les corps en mouvement.
Natalie MALISSE et Camille SEILLES « Le cœur à même la peau »
dans la galerie du soir
De la série le cœur à même la peau © Natalie Malisse et Camille Seilles
Pour cette nouvelle édition de la Galerie du Soir, en partenariat avec le journal le Soir le choix « jeunes talents » s ́est porté sur Natalie Malisse et Camille Seilles.
Ces deux amies se destinaient, l’une et l’autre à des carrières scientifiques. Elles ont dans leur parcours rencontré la photographie et l’ont adoptée. C’est à l’École Supérieure des Arts, le 75, de Bruxelles que Natalie, la belge et Camille, la française se sont connues.
Leur projet commun est une étude de deux jeunes adultes, Lou et Lola qui sont en proie à des troubles de comportement : anxiété, dépression, difficulté de concentration… Lou et Lola, écorchés vifs, fragiles, précaires ont le cœur à même la peau. C’est le sujet du travail de Natalie et de Camille.
Pour vous rendre au Musée de la photographie de Charleroi, les informations pratiques : museephoto.be
Expositions printemps 2024 à Chalon sur Saône
Pour cette saison, le musée de la photographie Nicéphore Niepce de chalon propose deux expositions intéressantes qui seront visibles jusqu’au 19 mai 2024.
Hasard des programmations ! Nous avons vu plus haut que le musée de Charleroi expose Peter Knapp pendant que celui Chalon expose Sacha… Knapp a embauché Sacha comme photographe au magazine Elle, en 1964, alors qu’il en était le directeur artistique.
Avant d’en savoir plus sur Sacha, voyons la dynastie de tireurs Fresson. Non, ce n’étaient pas des adeptes de la pétanque! Alors que de nombreux photographes développaient eux-mêmes leurs photos pour leur donner l’aspect final qu’ils souhaitaient, d’autres faisaient appel à des tireurs, artisans spécialisés. La famille Fresson est experte dans cette pratique depuis 1899
Paysage(s) Fresson(s)
jusqu’au 19 mai 2024.
Fresson est un nom de famille. Le « s » entre parenthèses indique qu’ils sont plusieurs. En effet quatre membre de cette dynastie ont perpétué et continuent à développer des processus de tirage de photographies
Le premier, Théodore-Henri (1865-1951) a présenté en 1899 un procédé de tirage appelé « charbon satin » à la Société Française de Photographie ; ce procédé rencontrera un grand succès jusqu’au milieu du XXème siècle. Le papier charbon-satin donne des images aux couleurs douces, satinées, chaudes, légèrement floues, presque granuleuses malgré le papier lisse. Au tournant des années 1950, pour le grand public, le développement va s’industrialiser. Le prestige de la famille Fresson lui permettra de continuer de travailler pour des photographes et des agences professionnels.
Le fils de Théodore-Henri, Pierre (1904-1983) et son petit-fils, Michel (1936-2020) vont mettre au point un nouveau procédé de tirage adapté à la couleur. Ils s’installent à Savigny-sur-Orge en 1952. Jean-François (fils de Michel) rejoint l’atelier en 1978 et continue à réaliser des tirages de qualité (deux à cinq jours de travail sont nécessaires pour un développement)
Pierre Fresson dans l’atelier vers 1971 © Bernard Plossu
Bernard Plossu et ses amis ne jurent que par le procédé Fresson pour le développement de leurs prises de vue. Les photographies de Bernard Plossu tirées par les Fresson deviennent des compositions impressionnistes. Plossu a fait la promotion de l’atelier de Savigny-sur-Orge. Jean-Claude Couval, Douglas Keats, Philippe Laplace, Laure Vasconi et Daniel Zolinsky confient les tirages de leurs images à l’atelier Fresson.
Ce sont leurs photographies qui sont à voir dans l’exposition du musée Niepce ainsi qu’une présentation de la dynastie Fresson.
Sacha
jusqu’au 19 mai 2024.
Sacha van Dorssen est née en 1940 à Rotterdam. Elle est arrivée à Paris en 1964. Elle a su très vite s’imposer comme une photographe de mode atypique dans une profession qui restait très masculine. Elle a collaboré avec les grands magazines à l’époque de leur âge d’or (Elle, Sunday Times, Stern, Vogue, Marie-Claire…). De nombreuses photographies publicitaires portent sa signature (Saint-Laurent, Dim, Vuitton, Dior…) C’est une véritable entreprise (régisseur, éclairagiste, coiffeur, maquilleur, assistants administratifs…) que Sacha va diriger jusqu’en 1999.
Avec Sacha, les mannequins ne semblent jamais poser. On a l’impression qu’ils sont saisis dans leur intimité. Ils semblent oublier la présence de la photographe et de son équipe. Les paysages occupent une place essentielle. Sacha sait intégrer ses modèles dans les décors, elle préfère la lumière extérieure à celle des studios. Peter Knapp dira que Sacha produit des photographies douces. Le vêtement ne semble pas être le sujet principal, il s’intègre à l’ambiance agréable et devient ainsi un élément de désir.
Mode, publicité, reportages… depuis 1964, Sacha a construit une œuvre singulière faite de lumière, d’exigence et de sincérité.
Sacha pour Vogue 1986 Sri Lanka © Sacha
Informations pratiques sous le lien pour visiter le musée Niepce de Chalon. En deux mots : l’entrée est gratuite, fermé le mardi et les jours fériés.
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